RAID TOUR DE CORSE
2002

du 1 au 6 mai 2002
Au départ de St Raphaël (traversée continent - Corse)

Participants

Organisateur & capitaine Olivier Petit (oliv33)
Laurent Avril
Yves Casa
Bertrand Beaujean (bebert)
Frank Kerzerho (Titou)
(jm pneuboat)

L’idée

La première idée, c'est de montrer que l'on peut faire la traversée entre le continent et la Corse avec un bateau pneumatique de 6,5 m armé en 3ème catégorie, et un permis hauturier, le tout, parfaitement en règle.

La catégorie de conception du bateau utilisé (BWA 650) est " B " ce qui nous permet un armement jusqu'en 2ème catégorie.

En l'occurrence, c'est la 3ème catégorie qui suffit pour cette traversée.

Ensuite on pouvait continuer le voyage en bouclant un tour de l'île de beauté en trois jours, tout en essayant de voir des coins intéressants et de se ravitailler en carburant de manière régulière… Beau challenge…
Le couchage devait être assuré par des bivouacs sauvages (avec montage des tentes le soir, et démontage le matin).
Trois jours pour faire le tour peuvent paraître très courts, mais nous avons eu quand même beaucoup de moments de répit.

 

L’histoire

Ce projet a démarré à l'automne 2001 où j'avais proposé à des amis (sportifs, mais non-plaisanciers) de faire ce périple. Au fur et à mesure que la date approchait, ceux-ci se sont désistés, et on s'est retrouvé seulement deux à partir !

Nous étions décidés à le faire aux alentours du 15 septembre 2001 et jusqu'au dernier moment, la météo était défavorable avec des vents force 6/7 et nous avons fait demi-tour sur la route un quart d'heure après notre départ de Bordeaux.
J'avais, par conséquent, reporté ce raid au printemps 2002.

Début 2002, ne voulant pas être soumis aux même désillusions quant à mes partenaires, je lance l'appel sur PNEUBOAT.COM et là surprise, ce sont 5 personnes qui répondent présentes, et presque tous, connaissent bien le bateau pneumatique.
Cela me paraissait beaucoup, mais je ne pouvais pas leur dire " non ".
En fait, il s'est avéré que ce n'est pas le nombre de personnes qui gênait sur le bateau, mais les bagages nombreux qu'il a fallut arrimer et couvrir sur l'avant, ceux-ci occupant un espace important à bord. Impossible de tout ranger dans les coffres !


Le projet concrètement c’est :

Descendre par la route de Bordeaux à Fréjus ; ce port a été choisi, pour sa relation directe avec la Corse, sa proximité de la sortie de l'autoroute, et la possibilité d'accéder à la rampe jour et nuit, et ce, gratuitement à cette saison.
Une fois le bateau mis à l'eau, la voiture et la remorque pouvaient être parqué là durant plusieurs jours.
Avec le bateau, on effectuait la traversée Fréjus-Calvi, le tour de l'île, et la traversée retour.

 


 

Récit

Mardi 30 avril :une partie de l'équipe se rejoint à mon domicile à Bordeaux, nous partons à 11 heures en voiture avec le bateau derrière vers Fréjus. Nous récupérons à Béziers le cinquième membre de l'équipe, qui n'est autre que notre webmaster du site PNEUBOAT, et nous rejoignons, le soir vers 19 heures le dernier membre qui nous attend à l'hôtel de Fréjus.
Il a tout de suite été décidé de mettre le bateau à l'eau, pour gagner du temps sur le départ du lendemain-matin.
Un autre passionné de Pneuboat (Olivier F.) est venu, sympathiquement, nous rejoindre pour cette soirée que nous avons terminé au restaut pour affiner nos relations dans une ambiance chaleureuse.

Mercredi 1er mai : levé 5 heures, nous rejoignons le bateau amarré au port de Fréjus, la première inquiétude fut pour la remorque et la voiture à ranger le mieux possible pour une période d'au moins trois jours.
Le bateau est chargé de tous les bagages et nous franchissons la digue du port de Fréjus à 6 heures ; petit coup de téléphone au CROSS MED pour signaler notre traversée qui est prévue pour une durée de 5h, on transmet donc le nom du bateau, le nombre de personnes à bord, la route suivie, et l'heure estimée d'arrivée. L'officier de quart note tout cela avec rigueur, et on promet de rappeler à l'arrivée.
Nous allons donc chercher notre route, puisque nous avons décidé de suivre un cheminement qu'empruntent les avions de tourisme pour la traversée afin de faciliter d'éventuelles recherches. On verra plus tard, qu'une route directe aurait été plus simple et n'aurait finalement rien changé pour les recherches…
On longe la cote en direction de Cannes pour rejoindre notre premier point de passage et mettre le cap sur la Corse (pointe de la Revellata).
Une fois les moteurs chauds, on commence à monter en puissance, 15……18…..et bientôt 20-21 nœuds qui sera notre vitesse de croisière pour tout ce périple.
La mer clapote un peu mais il n'y a pas trop de vent et on peut tenir la vitesse.
Le jour se lève, et les cotes s'effacent derrière nous, après une quinzaine de milles, la mer s'aplanit nettement et la navigation devient confortable. Après une heure de route, changement de barreur et ce sera ainsi durant toute la traversée.
Le temps est vraiment magnifique, et on bénéficie d'une situation idéale.
A un certain moment, on croise la route de plusieurs cargos qui doivent certainement emprunter un rail de navigation.
Après ce croisement de cargos, on a eu un petit bug du GPS qui s'est bloqué et le pilote a viré doucement de 90° gauche sans s'en apercevoir ; heureusement, nous nous sommes vite rendu compte de l'immobilité de l'écran du GPS et nous avons pu l'éteindre et le rallumer pour retrouver notre route initiale ; l'écart n'a pas été trop important. La leçon est tirée, nous allons redoubler de vigilance.
Au bout de 4h de route, on commence à distinguer les cotes corses, la mer est toujours aussi plate, on a aperçu aussi quelques bancs de dauphins qui ne s'approchent pas du bateau et font comme si on était pas là !
A 10 heures trente, on distingue nettement les cotes qui se dessinent mais surtout les montagnes derrière comme le Monté Cinto (2700m), et au fur et à mesure que l'on s'approche, on peut voir la neige sur les sommets, ce qui donne une vision assez surréaliste quand on est sur l'eau par ce beau soleil !


En s'approchant de la pointe de la Revellata, on effectue une petite correction de cap pour tirer sur Calvi direct.
A 11 heures, nous voici à l'entrée du port de Calvi, bien éclairé par le soleil montant, le bateau ralentit franchement, et nous sommes ravis de cette première étape franchie.
Sans attendre, nous rappelons le CROSS MED (dans le Var) pour signaler notre arrivée.
A l'entrée du port, notre premier objectif est la pompe à carburant pour le ravitaillement de la bête.
Je dois dire que l'on a eu quelques inquiétudes en matière de consommation sur l'arrivée ; j'étais persuadé qu'avec près de 200 L , j'avais de quoi faire l'aller-retour corse/continent, et ça n'a pas du tout été le cas !
Il nous restait environ 20 L dans le réservoir principal et 32 L dans les jerricans.
J'ai donc sous-estimé notre conso de 6 L/h, j'avais prévu 20 L/h et nous avons consommé 26 L/h…..Ça donne à réfléchir !!!
Après le plein de carburant (accueil sympa), nous allons au ponton réservé aux bateaux de passage, et nous investissons la ville.
Chacun fait ses petites courses et nous allons prendre un pot pour marquer notre première escale en terre Corse.
Il est décidé également d'acheter un nouveau jerrican de 20 L afin d'augmenter l'autonomie de sécurité et ainsi éviter les petites tracasseries de la conso.
Vers 12 heures trente, nous repartons de Calvi pour la cote Ouest ; c'est décidé : compte tenu de la météo et surtout du vent, nous ferons notre tour de Corse dans le sens inverse des aiguilles d'une montre.

Pour le repas de midi, nous contournons la pointe de la Revellata, et nous trouvons une petite crique abritée pour placer le bateau entre les rochers et faire une petite heure de coupure en plein soleil.
Casse-croûte, photos, et nous remettons le cap vers le sud avec en ligne de mire la réputée anse de Girolata ; ce sera notre bivouac du soir.
Notre route passe par la réserve de Scandola, juste avant Girolata, c'est un coin à voir absolument, avec des rochers rouges qui surplombent une mer bleue (à 17C°) magnifique.
Encore quelques photos, et nous n'avons même pas tout vu, nous suivons le découpage de la cote au plus près (merci le pneu !) jusqu'à Girolata et le Golfe de Porto.
On cherche notre plage de bivouac et on s'aperçoit que Girolata n'est pas si beau que ça, ce qui nous pousse à chercher plus loin dans le Golfe de Porto.
A ce moment, il se passe une chose curieuse ; je reçois un coup de fil sur mon portable, il est 16 heures, et c'est le CROSS CORSE (Ajaccio) qui m'interroge sur notre arrivée à Calvi !!!
Je réponds gentiment au monsieur nous sommes bien arrivés à 11 heures et que j'ai bien téléphoné au CROSS MED pour les avertir… Apparemment, il n'a pas eu l'info de son collègue !!!
Ensuite, ce monsieur se demande si on avait bien le droit de faire cette traversée, pour lui, mon bateau est inscrit en 5ème catégorie et je serai donc hors zone !!!
Je lui explique que j'ai bien fait valider la 3ème cat. aux affaires maritimes de Bordeaux avant mon départ et que je suis parfaitement en règle puisque j'en ai le droit.
Pas convaincu par mes propos, il désire nous soumettre à un contrôle !
Je lui indique donc gentiment (mais contrarié) que je suis proche du port de Porto et que je peux m'y rendre pour qu'il missionne une gendarmerie ou autre pour nous contrôler.
Nous rentrons doucement dans le port de Porto, un endroit superbe et pittoresque que nous apprécions beaucoup.
Assis à la terrasse d'un bar sur le port, nous passons encore un bon moment de détente…
Nouveau coup de fil du Cross Corse, celui-ci, finalement renonce à nous faire contrôler, et nous indique que nous pouvons poursuivre notre navigation en s'excusant de nous avoir importunés…
On peut aisément supposer que ce monsieur a eu du mal à trouver une gendarmerie dont l'effectif permettait une telle fioriture un 1er mai !!! Décidément, les militaires, j'aurai toujours du mal à les comprendre !!!
Nous ressortons du port de porto, et là tout de suite à droite, nous trouvons la belle plage déserte pour notre bivouac, nous nous jetons donc sur l'extrémité Nord de celle-ci.
Après le déchargement du matériel, nous pouvons monter nos tentes, il est 17 heures et le soleil commence à tomber sur cette baie magnifique ; le bateau est mouillé face à la mer avec un grappin arrière pour rester en contact avec la plage.
La situation est idyllique, et on se dit qu'on a de la chance d'être là !
Le repas chauffe sur les réchauds et une bonne nuit nous attend.
Nous avons navigué de 6 heures à 16 heures trente et parcouru près de 140 milles nautiques (260 Km)


Jeudi 2 mai : réveil vers 7 heures, la moitié d'entre nous n'a pas passé une très bonne nuit, (ce qui confirme que le camping n'est pas trop notre truc !), le temps est maussade.
Le campement est plié assez rapidement après le café, et nous sommes tous en mesure de partir vers 8 heures.
Le cap est mis sur Ajaccio (toujours vers le sud) où on sera quasiment sur de trouver du carburant.
Au fur et mesure que l'on descend, le vent forcit, jusqu'à lever un assez fort clapot, de plus, la pluie fait son apparition de temps en temps.
La traversée du Golfe de Sagone devient très agitée et le vent forcit toujours au passage du cap Feno et de la pointe de Parata (aux îles Sanguinaires).
Une fois passées les îles Sanguinaires, nous virons à gauche dans le Golfe d'Ajaccio.
Le vent toujours assez fort est d'est ce qui fait que nous sommes abrités de la baie, et le court clapot nous permet de pousser le bateau aux alentours des 34 nœuds, celui-ci tranchant les vaguelettes sans sourciller.
Arrivés sur Ajaccio, nous choisissons le port de l'Amirauté (le plus récent) pour ravitailler une nouvelle fois en carburant.
Après quelques prises d'infos, nous nous apercevons qu'il n'y a pas de carburant disponible dans ce port, et qu'il nous faut rallier l'autre port d'Ajaccio (port Tino Rossi) pour faire le plein.
A ce moment, je consulte par hasard mon téléphone portable, et je m'aperçois que le CROSS CORSE a encore essayé de me joindre !
En marin consciencieux, je les rappelle, et ceux-ci m'expliquent que finalement ils voudraient quand même contrôler le bateau !!!
Je leur propose de leur faxer mes documents de bord (attestant de ma bonne foie) et donc avec l'aide de la capitainerie je photocopie et leur fax les papiers du bateau.

Je leur explique que nous allons ravitailler au port Tino Rossi et que nous repartons dans la foulée ; il n'est pas question pour nous, de patienter en attendant un éventuel contrôle, du fait que nous avons tout de même un programme à suivre afin de rester dans les temps.
Sitôt dit, sitôt fait, je reviens juste de payer mes 105 L de Super (et oui, pas de Sans Plomb à Ajaccio !!!) que je trouve là, deux personnes représentant les Affaires Maritimes, me demandant aimablement les papiers du bateau…

Le contrôle est rapide, les papiers et l'armement 3ème catégorie sont vérifiés, après 10 minutes, le feu vert est donné, et les deux sympathiques représentants des Affaires Maritimes téléphonent devant nous, pour valider l'info auprès de leur bureau.
L'épisode " CROSS " se termine là !!

!

A 11 heures nous repartons, cap sur Bonifacio (42milles), où l'on espère arriver pour manger…
Les choses se gâtent une fois passée la pointe de Senetose, le vent toujours très fort de sud/sud-est lève une mer de face difficile à négocier, nous réduisons sérieusement la vitesse (8-12 nœuds), et nous devons garder la main sur la manette des gaz en permanence pour franchir chaque " tremplin " et éviter que le bateau ne tape de trop.
Pour nous aider un peu plus, des grains assez forts s'abattent sur nous !
La situation devient plus qu'inconfortable, sans compter les paquets de mer qui nous passe au-dessus, et nous envisageons un replie vers un abri.
A ce moment, comme par hasard, nous perdons l'alimentation du GPS et de la pompe de cale (qui sert assez souvent ! ) ; ces deux appareils sont branchés sur le même fil électrique, mais le bateau est trop agité pour chercher la panne maintenant.
Cette petite panne nous gène considérablement pour la recherche d'un abri fiable, donc nous décidons de nous rapprocher de la cote afin de mieux y voir et de bénéficier d'une mer moins creusée.

Le Gps portable est sorti et nous donne une estimation du temps restant jusqu'à Bonifacio.
Le fait de se rapprocher de la terre a payé, puisque nous pouvons maintenant réaccelérer ; en approchant de Bonifacio, le vent (toujours aussi fort) tourne à l'Est, ainsi, on se trouve bien abrité en longeant la cote de près.
Il est 14 heures trente quand nous pénétrons dans le port de Bonifacio, satisfaits et assez mouillés !……La moyenne a été sérieusement cassée !!!
Nous mettons à quai face à la capitainerie, et partons en quête d'un restaurant qui veuille bien nous servir à 15 heures !
Après le repas, c'est les douches à la capitainerie, et nous repartons vers 17 heures pour rejoindre notre bivouac du soir.


Initialement, il était prévu que fassions une visite des îles Lavezzi (endroit paradisiaque), mais le vent nous interdit toute flânerie et nous décidons de contourner la pointe Sud de la Corse (cap Pertusato) et de poursuivre notre tour en commençant tout de suite à remonter la cote Est.
Le vent toujours d'Est nous lève une mer par coté de 2 à 3 mètres et le premier abri sera le nôtre !
C'est donc dans le Golfe de santa Manza que nous nous engouffrons et il est grand temps !!!
Au font se trouve une grande plage qui n'est pas abrité du vent d'Est et sur notre droite nous trouvons une petite anse, sorte de lagune, nommée Stentino. Le fond n'est pas très important et c'est, les hélices levées, que nous accostons à un ponton en béton qui offre un abri parfait et facilite le déchargement du bateau.
Il y aura suffisamment d'espace pour planter nos trois tentes sous les quelques averses qui tombent encore.
Nous aurons navigué de 8 heures à 18 heures et parcouru 94 milles nautiques (174Km).

Vendredi 3 mai, la nuit a une nouvelle fois été mauvaise pour certains (les joies du camping !)…
Il a plu toute la nuit sur les tentes et c'est toujours sous celle-ci que nous plions notre camps.
Il est décidé de rallier Porto vecchio pour le carburant et augmenter notre protection face à cette pluie persistante.
Après une heure de route, nous rentrons dans le port et comme à notre habitude, visons les pompes.
Une petite pause " café ", et emplettes pour certains, c'est assez rapidement que nous remettons le cap vers le Nord et Bastia.
Cette courte escale aura été bénéfique au niveau de la météo, puisque maintenant que nous sommes mieux équipés, il ne pleut plus ! (c'est connu, c'est toujours comme ça !!!).
Nous sommes partis pour environ 4h de navigation en longeant les plages de la cote Est.
La routine s'installe, on se remplace à la barre, la mer de trois quarts arrière ne nous gène pas trop, et la moyenne est tenue.
Vers 14 heures nous entrons dans le port Toga de Bastia, les pompes sont à l'entrée, ça tombe bien on a soif !
Nous engloutirons 94 L entre Porto Vecchio et Bastia (72 milles).
Nous mangeons sur le bateau, tout en restant au poste à carburant (il n'y a pas foule !).
Vers 15 heures, nous reprenons notre programme favori qu'est la navigation côtière soutenue…..
L'objectif est le port de l'île Rousse afin de boucler ce tour de Corse prévu en trois jours.
Nous remontons vers le cap corse, juste le temps d'essuyer encore un bon grain, et c'est une mer plutôt calme que nous trouvons à l'extrême pointe Nord de l'île.


Quelques photos pour ce franchissement réputé " sérieux " et de là, nous mettons le cap direct Vers l'île Rousse sans suivre la cote et par conséquent, passer très au loin de la baie de St Florent.
Le désert des Agriates sera lui aussi ignoré, le soir tombe, et il n'y a pas de place pour le tourisme maintenant.
Nous croisons encore quelques bancs de Dauphins, qui sont toujours aussi sauvages.
C'est vers 18 heures quinze que nous passons la digue du port de l'Ile Rousse, et au premier coup d'œil, on peut s'apercevoir que l'on n'aura jamais de carburant à cette heure-ci !
Il en faudra pourtant absolument, parce que c'est le lendemain à 6 heures que nous avons prévu notre traversée retour vers Fréjus.
On divise donc l'équipe en deux, les uns chercherons une station essence en ville et les autres, un hôtel pour ceux qui veulent cesser le camping et sécher leur affaires.
Rapidement, nous trouvons une petite station qui accepte gentiment de nous prêter des jerricans supplémentaires.
Le bateau est approché le plus près possible, et le tour est joué.
Nous mangerons au restaurant le soir et nous nous donnons rendez-vous au bateau le lendemain-matin à 5 heures quarante cinq pour un appareillage à 6 heures.


Samedi 4 mai /dimanche 5 mai : comme toujours, tout le monde est ponctuel et le bateau est rechargé.
Le vent est bien présent et la mer est assez creusée et c'est à vitesse réduite, la main sur les gaz, que nous entamons notre traversée retour.
Les choses ne s'améliorant pas, le bateau continue de taper tant qu'il peut sur cette mer de face.
Après une demi-heure de route, nous décidons de rallier Calvi en pensant que nous ne tiendrons pas comme cela pendant 5h voire plus.
Vers 7 heures, nous rentrons à Calvi, et plus tard, la météo nous montrera que nous avons pris la bonne décision…
En effet, avec le soleil montant, le vent ne cessera de forcir jusqu'à 6/7 ; ce coup de vent était juste prévu pour la mi-journée, mais il ne nous a pas laissé le temps de passer !
Un peu désœuvrés et démoralisés de ne pouvoir rentrer comme prévu, nous attendons que les commerces ouvrent pour organiser notre séjour dont on ne connaît pas la durée.
Les uns au camping, les autres à l'hôtel, tout s'organise…
Yves quant à lui, soumis à des impératifs professionnels important, n'a d'autres choix que de se trouver un avion de ligne pour rentrer, ce qu'il fera.
Nous errerons comme cela durant deux jours à Calvi en alternant les ballades et les siestes. Nous ressortirons même le bateau à l'abri de la baie ; ça nous manquait !!!


Lundi 6 mai : les " emminnents " prévisionnistes de METEO France l'avaient dit, s'il y a un créneau de calme, ce sera lundi matin.
Nous décidons d'avancer l'heure de départ à 5 heures pour bénéficier d'un maximum de temps calme de la nuit.
C'est donc à 5 heures dix exactement que nous passons la digue de Calvi pour mettre le cap sur notre base " retour ".
Le vent est effectivement calme, mais la mer bouge encore beaucoup des restes de la veille.
Nous avançons prudemment pour éviter que la coque tape de nouveau. Ce ne sera pas suffisant puisque au bout d'un moment, à l'issue d'un choc sur une vague, la moitié de mes instruments s'éteignent et il faut stopper pour identifier le problème.
C'est un fil (un peu trop court) dans la console qui se débranche de sa cosse. Celui-ci et remis, mais il ne tient pas et à chaque saut de vague, mes instruments s'éteignent encore.
Il faut donc remédier définitivement au problème.
Après quelques jurons contre l'importateur et son mécano (celui qui à fait le montage), la caisse à outils est sortie, et nous confectionnons une petite rallonge avec des dominos pour repartir au plus vite.
La mer est toujours hachée, et nous arrivons tout de même à tenir la vitesse, ce qui occasionne quelques petits sauts pendant lesquels les hélices voient un peu le soleil.
A la barre on " lit " la mer au plus près de l'étrave tout en essayant de tenir un cap stable. On se dit à chaque vague à sauter : ça va aller ! …..et une, nous a fait partir, le nez en l'air dans un saut proche des 2 mètres ; j'ai entendu les hélices hors de l'eau pendant une éternité….mais il arrive toujours un moment ou il faut redescendre et là, le choque fut si brutal que j'étais persuadé d'avoir cassé quelque chose !
La figure a " réveillé " tout le monde à bord !
Je me suis un peu " endormi " sur la manette des gaz sur ce coup !
Bilan rapide, personne ne s'est fait mal, et apparemment, on a rien cassé…c'est du solide !!!


Nous reprenons notre route avec une attention toute particulière au dosage de la puissance.
A mesure que nous nous éloignons, comme à l'allé, la mer s'aplanit vers le milieu.
A moitié route (point Merlu) nous nous payons même le luxe de faire une pause " pipi ".
Les cotes varoises commencent à apparaître dans le fond, et avec elles, le vent d'Est reprend progressivement.
La mer se creuse à nouveau, et nous prenons toutes les crêtes par coté.
Heureusement, nous arrivons maintenant à un point où notre cap doit changer et nous finirons notre traversée en surfant sur les vagues de 1 à 2 mètres jusqu'à Fréjus où nous passerons la digue à 10 heures trente, notre traversée aura duré 5h 30 et nous sommes vraiment satisfaits de terminer ce raid sans aucun problème majeur, nous retrouvons la voiture et la remorque ; le bateau sera sorti de l'eau immédiatement.

Coïncidence, comme pour saluer notre arrivée, nous pouvons assister au fabuleux spectacle des canadairs venus s'entraîner à l'écopage dans la baie de St Raphaël.

Liste du matériel

 

Bilan et chiffre du raid "Tour de Corse 2002"

 

PLUS DE 130 PHOTOS
A DECOUVRIR

CLIQUER SUR LES APPAREILS PHOTO
SE TROUVANT SUR LA CARTE


Le parcours en détail
Cliquez sur les appareils photo pour visualiser

2. Calvi 1. Traversée St Raphaël - Calvi 3. Porto 4. AJACCIO 5. BONIFACIO 6. 7. PORTO VECCHIO 8. BASTIA 9. CAP CORSE 10. 12. RETOUR